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Captive, de Margaret Atwood

1873. Grace Marks, seize ans, est condamnée à la réclusion à perpétuité pour le double meurtre de son jeune employeur et de sa gouvernante. Victime sous emprise ou monstre en jupons ? Face à l'échec des rapports psychiatriques, le Docteur Jordan s'empare du dossier, bien décidé à la sortir de son amnésie. Mais pourquoi lui cache-t-elle les troublants rêves qui hantent ses nuits ?

Quatrème de couverture

Nouvelle lecture de Margaret Atwwod et nouvelle claque.
J'ai un véritable coup de cœur pour ce roman, bien plus que pour La Servante écarlate et je pense que ça tient pour beaucoup au genre du roman.

Contrairement à La Servante écarlate qui est une dystopie, ici nous sommes dans le roman historique puisque l'autrice part d'un fait divers ayant défrayé la chronique au Canada dans les années 1840.
Le roman se situe vingt-huit ans après les faits, nous retrouvons Grace Marks qui travaille comme domestique pour la famille du gouverneur de la prison où elle est incarcérée. Le jeune docteur Simon Jordan s'intéresse à elle, à l'amnésie dont elle prétend souffrir et qui concerne précisément les moments où les deux meurtres ont été commis.
Le récit s'articule autour de deux procédés narratifs différents :
- la vie du docteur Jordan, raconté à la troisième personne. On suit les journées du docteur selon un schéma assez classique : on voit ses pensées, on suit ses actions...
- les souvenirs de Grace Marks qui sont rapportés grâce à un procédé narratif : le stream of consciouness (littéralement : le flot de conscience). Nous sommes véritablement en train de lire toutes les pensées de Grace Marks : les remarques qu'elle garde pour elle, ce qu'elle s'imagine répondre aux questions du docteur, ce qu'elle répond effectivement. Le tout dans un style oral que j'ai trouvé très agréable à lire.

La plume de Margaret Atwood est piquante, teintée d'humour et de malice. Son style est incisif, terriblement efficace, sans fioriture inutile.

Le sujet, lui, est bien évidemment très féministe. Le roman est émaillé de remarques et de faits perturbants concernant le sort des femmes. On a, par exemple, plaidé l'appartenance de Grace au sexe faible pour faire comprendre qu'elle était influençable et demander la commutation de la peine de mort en peine de prison à vie. Le meurtre de Nancy Montgomery, et c'est un fait historique, n'a jamais été jugé, les deux accusés ayant déjà été condamnés pour le meurtre de Thomas Kinear, l'employeur...
Quant à la place des hommes, elle n'est guère enviable car l'autrice ne les dépeints pas du tout sous des traits flatteurs.

 

Mon avis en bref : Ce roman est un véritable coup de coeur et je le recommande chaudement. J'espère pouvoir lire d'autres roman de Margaret Atwood dans ce registre là.

Captive, de Margaret Atwood

Captive, de Margaret Atwood

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