Ce rêve bleu, de Liz Braswell

Aladdin est un vaurien.
Comme les autres habitants d'Agrabah, un pays pauvre, le jeune homme tente tant bien que mal de survivre.
La princesse Jasmine, quant à elle, est sur le point de subir un mariage arrangé. Elle ne désire qu'une chose : échapper à son destin, découvrir ce qui se cache derrière les murs du palais.

Mais tout bascule lorsque le conseiller du sultan, Jafar, prend subitement le pouvoir. A l'aide d'une lampe étrange dotée de pouvoirs extraordinaires, l'effrayant personnage tente de brise les lois de la magie, de l'amour et de la mort. Désormais, Aladdin et la princesse déchue doivent unir le peuple d'Agrabah et mettre au point une rébellion pour faire tomber un dictateur avide de pouvoir, qui menace de déchirer le royaume...

Quatrième de couverture

Et si Jafar avait obtenu la lampe ? Que se serait-il passé ?

C'est à ces questions que Liz Braswell propose une réponse, et quelle réponse !

Je savais que c'était une variante sombre du Disney sur Aladdin. On me l'avait dit et on ne peut de toute façon pas s'y tromper : couverture sombre, silhouette menaçante de Jafar et ce nom de collection : Twisted tales... Mais je n'imaginais pas à quel point cet univers avait été assombri.

Liz Braswell décrit, avec brio à mon goût, une Agrabah bien plus réaliste. La misère est très présente : les vauriens, la mendicité des enfants, le sort qui est réservé à ceux qui se font prendre, la relation "chat-souris" entre Aladdin et Rasoul, le chef de la garde. Le sultan est vivement critiqué par Aladdin qui le considère plus ou moins comme un enfant gâté qui passe ses journées à jouer plutôt qu'à s'occuper de son peuple.
Tout est plus réaliste : ce n'est par exemple pas Abu qui crochète la serrure des menottes d'Aladdin. Un singe ne serait pas capable de le faire après tout. A la place, Aladdin cache des épingles dans la veste d'Abu, au cas où...

Les personnages sont tels que nous les connaissons dans le célèbre dessin animé, mais ils sont différents. Jasmine, notamment, est bien plus héroïque, beaucoup plus présente. Elle mène la résistance et devient un vrai chef de guerre, avec un programme politique pour le jour où elle montera sur le trône. C'était très agréable à lire. Le personnage, inventé, de Morgiana est aussi très bon de ce point de vue là.

SPOILER : (surligner pour voir)
J'ai adoré une des dernières répliques de Jasmine à Aladdin à la toute fin du roman :
"En tant que prince, tu auras de nombreux devoirs et de lourdes responsabilités."
Je vois dans cette réplique le fait que Jasmine va devenir sultane et va régner en son nom propre. Aladdin en devenant son mari ne deviendra pas sultan mais prince. Il aura un rôle de représentation, un rôle moins important. Et je trouve que c'est une idée brillante que de l'exprimer explicitement.

Mon avis en bref : J'ai passé un très chouette moment de lecture. Il y a de très bonnes idées et l'exercice de réécriture mené par l'autrice est, pour moi, réussi. Attendez vous tout de même à des scènes assez sombres (une scène en particulier qui s'apparente à de la torture).
Je lirai la suite de la saga avec beaucoup de plaisir.

Ce rêve bleu, de Liz Braswell