Classique vs. Young Adult... Sérieusement ?!

     J'étais partie pour écrire ma chronique sur mon dernier livre lu (Ce rêve bleu, de Liz Braswell) quand j'ai eu envie de pousser un petit coup de gueule.
Je ne sais pas s'il sera lu, je n'ai aucune illusion que la fréquentation de ce blog, mais qu'importe, ça me fera du bien !

     Avant toute chose, une petite mise au point : je n'ai pas fait d'études de lettres, j'ai lu quelques classiques mais c'est loin d'être mon genre de prédilection. Je ne suis pas philosophe, je ne fais qu'exprimer une opinion qui est la mienne uniquement.

     En promenant sur Youtube, je suis tombé sur un commentaire en dessous d'une vidéo qui m'a marquée et même un peu choquée.
Je trouve tellement dommage et surréaliste qu'aujourd'hui en 2020, certaines personnes clament haut et fort que la littérature classique est la seule vraie littérature, la seule digne d'être lue et que le reste n'est que de la "sous-littérature". Le commentaire en question allait jusqu'à comparer la littérature Fantasy, notamment le Young Adult, à de la malbouffe.
Cette personne ne faisait qu'exprimer son opinion et elle est tout à fait dans son droit, je ne lui reproche rien. Mais quand même...

     Quel dommage de se priver de certains romans au seul titre que ce ne sont pas des classiques.
Et pourquoi aller complexer des personnes qui n'avaient rien demandé et qui risquent de se dire "C'est vrai, j'ai XX ans, je devrais lire des choses plus adultes" ?

     Prétendre que la littérature jeunesse et Young Adult est de qualité moindre est complètement faux. D'une part, il faudrait déjà lire l'intégralité des parutions de ce genre pour pouvoir l'affirmer et d'autre part, il existe des pépites littéraires dans ce genre. Il suffit de prendre les albums jeunesses pour s'en convaincre. Pour le Young Adult, je citerai la saga Harry Potter, La passe-miroir pour la qualité des univers créés et la qualité de la plume de leurs autrices.
Il y a l'argument marketing : on "crée" des sagas pour des raisons financières, aux dépends  de la qualité, pour surfer sur une marque et vendre toujours plus. Oui, c'est vrai, comme pour tout. Mais c'était déjà le cas pour la littérature classique : prenez le phénomène des romans feuilleton du XIXe siècle, dont les auteurs étaient payés à la quantité de texte produit. Nous retrouvons Balzac, Alexandre Dumas parmi ces auteurs accusés de faire de la "littérature industrielle".

     Oui, je pense qu'il faut lire des classiques. Ceux dont les histoires nous appellent ou ceux qui ont fait l'objet de réécritures. Il est toujours intéressant de voir quelle était l'idée d'origine (je pense à Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley par exemple). Mais on a aussi le droit d'apprécier d'autres genre littéraire et ce, quelque soit notre âge. Il n'y a aucune honte à lire un livre quel qu'il soit. Il n'y a pas de sous-littérature, il y a des livres de genres différents, qui s'adressent à des personnes différentes, qui ont des goûts, des niveaux de lectures, des convictions différentes... Heureusement ! Imaginez un monde dans lequel nous serions obligé de tous lire la même chose !

     Mon dernier argument, un argument d'enseignante peut être, mais je me dis que si la littérature jeunesse et Young Adult permet de conserver le gout de la lecture chez de jeunes lecteurs, c'est plus important. Ils pourront lire des classiques plus tard, s'ils en ont envie. Mais le plaisir de lire, n'est-ce pas finalement le plus important ?

Voilà pour mon petit cri du coeur. Encore une fois, ce n'est que mon avis et je n'engage que moi. Sur ce, je vais retourner à ma chronique et je vous souhaite de belles lectures, quelles qu'elles soient.